Elections régionales 2010/ Union pour un mouvement populaire « Augmenter de façon significative le budget alloué à l’Agriculture » (Christiane Pieters)
Terre-net Média a interrogé neuf agriculteurs-éleveurs candidats aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010. Agricultrice à Castéron (Gers), Christiane Piéters, 56 ans, agricultrice, productrice de céréales et d’ail blanc de Lomagne est aussi présidente nationale de l’interprofession de l’ail et conseillère régionale de Midi Pyrénées depuis 2001. Cette année, Christiane Piéters est tête de liste départementale dans le Gers à ces élections en Midi-Pyrénées sur la liste « Osons Midi-Pyrénées ».
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Christiane Pieters, 56 ans, agricultrice, productrice de céréales et d’ail blanc de Lomagne (© DR) |
Conseillère régionale depuis 2001, je siège au sein de deux commissions importantes : la commission Agriculture et Agroalimentaire (2e) et la commission Politiques territoriales et Tourisme (11e). Ces deux commissions examinent des dossiers déterminants pour mon département du Gers : l’agriculture, la ruralité et l’aménagement équilibré et durable du territoire. Aussi, réélue, je continuerai à siéger en leur sein.
Etre agricultrice m’a permis, et me permet encore aujourd’hui, d’appréhender les dossiers de la Région avec pragmatisme, avec le souci constant d’être au plus près du terrain et des attentes des gersois.
Par ailleurs, élue socioprofessionnelle depuis 30 ans, j’ai acquis une solide connaissance des dossiers et des acteurs. J’ai rencontré, tout au long de mon mandat de conseillère régionale, des femmes et des hommes formidables qui m’ont donné envie de continuer à m’engager au service de mon département et qui m’ont encouragé à porter une nouvelle fois les couleurs de ma famille politique à l’occasion du scrutin des 14 et 21 mars prochains.
2- Si vous êtes réélue conseillère régionale, comment envisagez-vous de mener de front vos fonctions de conseillère régionale et celles d’agricultrice ?
Concilier un ou plusieurs mandats tel que celui de conseillère régionale (qui nécessite d’être présente à la fois à Toulouse et dans le Gers) avec une activité professionnelle aussi prenante que celle d’agricultrice n’est pas facile. Mais j’y parviens sans difficulté. Ma recette est simple : organisation
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Si durant certaines périodes de l’année, l’activité agricole nécessite ma présence sur mon exploitation (récolte, commercialisation de l’ail), à l’heure de l’Internet, mon activité d’élue régionale n’en pâtit jamais. Je reste joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par mes collaborateurs et mes administrés.
3- Quel est le volet agricole du programme de votre parti dans votre Région pour les 4 prochaines années ?
Les territoires ruraux de Midi-Pyrénées, et le Gers en particulier, sont confrontés à de multiples problèmes qui nécessitent une approche globale et volontariste pour les résoudre. Nous devons inventer un nouveau modèle de développement durable des territoires ruraux. Pour cela, au cours de cette campagne, nous proposons d’agir dans trois directions afin de :
- Favoriser l’émergence d’une agriculture durable :
- Constitution d’un ou de plusieurs réservoirs en amont de la Garonne, partage équitable et une gestion raisonnée des ressources existantes dans le cadre du bassin Adour/Garonne,
- Amélioration des dispositifs d’aide à l’installation des jeunes agriculteurs et à la transmission des entreprises agricoles ; ce qui nécessite une augmentation du budget agricole qui a reculé en 2010 pour la 4e année consécutive,
- Soutien à l’agriculture de montagne et de piémont,
- Défense de la viticulture régionale (commercialisation en filière courte, etc.) et les productions labellisées.
- Soutenir l’économie en milieu rural en résorbant par exemple les dernières zones blanches avec pour objectif le haut débit, la téléphonie mobile et la Tnt pour tous à l’horizon 2012 dans le prolongement de l’action conduite par le Gouvernement ou encore, en favorisant le tourisme vert, le tourisme de montagne et le thermoludisme.
- Sauvegarder la ruralité en souteant par exemple le petit commerce de proximité ou encore en faisant de la culture en milieu rural un vecteur de cohésion sociale, un facteur de développement économique et un outil d’aménagement du territoire.
4- S’inscrit-il en rupture avec la politique régionale menée aux cours des 6 dernières années ? Quel bilan tirez-vous de la politique agricole conduite en Midi-Pyrénées ?
Nos propositions ont pour ambition d’apporter de véritables réponses aux problèmes que rencontre aujourd’hui le monde rural et agricole. Depuis 12 ans, le Conseil Régional mène une politique agricole qui, en dépit d’axes forts (aide à la mécanisation des exploitations en Cuma, aide à la modernisation des bâtiments d’élevage, aide à l’installation des jeunes agriculteurs, aide en faveur de la diversification…) ne me paraît pas suffisamment volontariste. Il conviendra, demain, d’une part, d’augmenter de façon significative le budget alloué à l’Agriculture – il ne représente que 2 % du budget régional alors que l’agriculture et l’agroalimentaire sont les principaux employeurs en Midi-Pyrénées – et, d’autre part, d’agir de façon plus significative en faveur de la viticulture et du renforcement de la performance énergétique des bâtiments agricoles pour ne prendre que ces deux exemples.
5- La réforme de la fiscalité des collectivités territoriales (création de la Cet) va-t-elle modifier les compétences et les champs d’actions des conseillers régionaux en matière de politique agricole ?
Au préalable, je voudrais rappeler que la réforme de la taxe professionnelle était une réforme nécessaire et attendue par tous nos concitoyens. Le Gouvernement a entendu les critiques émises par certains parlementaires de la Majorité, si bien qu’en 2010, aucune collectivité ne sera perdante.
Par conséquent, je ne crois pas que l’instauration de la Cet impactera l’action du Conseil Régional en matière agricole. Au contraire, je pense que la clarification des compétences entre collectivités, qui est le second volet de la réforme en cours, viendra renforcer le rôle de « chef de file » de la Région dans le domaine économique, et donc agricole, et consacrera sa mission essentielle dans le domaine de l’aménagement des territoires, en particulier des territoires ruraux.
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